L’agonisante nuit me réveille parfois
Avant d’avoir atteint les frontières du songe
Car d’étranges tracas surgissent et me rongent
Tel un aigle olympien sans possible pourvoi
La quiétude envolée j’erre dans la maison
Désorienté sans but comme un piteux fantôme
Qui dans un château vaste atermoie et se paume
Jusqu’aux primes lueurs éclairant sa raison
Le jour pâle et confus à l’horizon se lève
Le lac dont l’onde lisse au calme artificiel
Émeraude l’azur miré du vaste ciel
On ne saurait dire si l’on vit ou l’on rêve
Le spectacle entrevu par l’étroite fenêtre
Par sa simple beauté apaise enfin l’esprit
Du sombre labyrinthe où l’éveil m’a surpris
Je trouve la sortie pouvant au jour renaître
Par magie les choses se remettent en place
La vie retrouve un sens délivrée du néant
Et mon cœur ne craint plus ses abysses béants
Dont la simple pensée d’inquiétude le glace
Sur l’humide rocher un pinson mâle chante
Sa chanson éclaire le matin de gaieté
Chassant les ténèbres et instaurant l’été
L’été d’une journée
fraîche et réjouissante
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