Depuis l’aube des temps je restais incompris
Sans que ce fût vraiment une chose fâcheuse
L’élixir des exils souvent n’a pas de prix
Dans le cours d’une vie où même la Faucheuse
Ne saisit plus nos cœurs d’horreur ou de mépris
Parmi nos amis chers qui rient et qui plaisantent
Nous sentons le besoin de libérer l’esprit
Par le baume des mots aux vertus apaisantes
La plume rend léger le silence des cris
Par des monologues tenus avec la feuille
Dans l’encre des non-dits tout Robinson écrit
Ses tourments délicieux qui sans cesse l’endeuillent
Il y aura toujours dans le plus sûr abri
Un souvenir qui vient verser dans notre coupe
Le poison d’un passé dont restent les débris
Un amour embelli une joyeuse troupe
Le souvenir surfait d’un paradis flétri
Vénéré tel un vrai fragment de la mémoire
Qui nous leurre et nous ment si on n’en fait le tri
Si l’on croit établi les contes du grimoire
On se sent hors du lot lorsqu’on est incompris
Comme si quelque dieu soufflait à notre oreille
Des secrets capitaux dont nul ne sait le prix
Rendant toute aube grise à nulle autre pareille
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