Le hasard quelquefois invite le passé
Le temps d’une chanson on veut se plaire à croire
Qu’un phénix ressuscite et répète l’histoire
Que les ans égrenés sont soudain effacés
Dans les factices feux d’une fête estivale
On boit on rit on chante au cours d’un apéro
On s’émeut avec Freddie Pascale et Véro
Invoquant nos jadis tandis que l’on avale
Les agapes salées et que l’on abolit
Communiant en un chant les heures revenues
Riant des paroles aujourd’hui saugrenues
D’un texte qu’autrefois on trouvait fort joli
Pétillent les regards à l’instar du Champagne
On se trompe et on s’aide avec hésitation
Puis on se marre enfin gloussant avec excitation
D’avoir pu retrouver des heures de cocagne
C’était enfoui en nous dans nos cœurs bien scellés
Ces instants révolus de jeunesse envolée
Que l’on croyait perdus en quelque mausolée
Qui durant vingt couplets voulaient se rebeller
Assez vite on comprend que ce moment fragile
Ne sera exhumé que lors d’une chanson
Puis triste l’on boira le vin de l’échanson
Car le phénix hélas a
des ailes d’argile
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