La honte soit sur toi, sur tes suppôts
maudits,
Pour
tuer sans remords des personnes sans armes ;
S’il
existe, au-delà, vraiment un paradis,
Rôtis
donc en enfer dans la vallée des
larmes !
Pour
mieux fuir un procès et toutes tes erreurs,
Tu
sèmeras la mort dans les champs de tes guerres,
Comme
un dieu rancunier dispense la terreur,
Qui
rasa des cités tel un tyran vulgaire.
Le
poids de tes péchés rendra ton cœur pesant,
Et
tu seras promis aux crocs impitoyables
De
la Dévoreuse
de tous les malfaisants,
Qui
garantit toujours une fin effroyable.
Comment
peut-on rester insensible à ces corps,
Dans
leur pâle linceul dénombrant tous tes crimes ?
Il
y a plus d’horreurs, de douleurs dans ces morts
Que
n’en disent, Muse, l’ensemble
de mes rimes !
Nonobstant
tes ruses, il y
aura procès :
Avec
tes affidés tu subiras des juges
La
loi des humains, pour
vos nombreux excès :
Le
marteau châtiera tes sanglants subterfuges !
lundi 30 juin 2025
Élégies. Une honte éternelle
dimanche 29 juin 2025
Élégies. Un bon traité de paix
Un bon traité de paix qui met fin à la
guerre
Ne se
limite pas à un cessez-le-feu :
On
met au râtelier les fusils de naguère
Ou
on les garde en mains, en demeurant nerveux.
Le
peuple pacifique adorant la concorde,
Confond
souvent les deux qu’il fête bruyamment ;
Or
les chiens de fusil, sur ordre donné, mordent,
Pour
un nouveau carnage occasionné sciemment.
Ne
fêtez nullement une paix claudicante,
Sur
un accord vaseux écrit au crayon noir,
Qu’on
gomme d’un seul coup ; la trêve
inconséquente
Offre
à notre ennemi le coup de l’assommoir.
Peuple
veule qui croit que les despotes
rêvent
D’une
éternelle paix comme chacun de nous,
Sache
qu’un pauvre accord qui conclut une trêve,
Est
la pause brève trompant les états mous.
Dormez
bien, braves gens, la
débandade approche,
Et
croyez aux discours de la conciliation :
Dans un accord, sentez quelque
anguille sous roche,
Et
gardez pour plus tard toasts et libations.
Élégies. Ne plus se reconnaître
Le miroir me renvoie un reflet inconnu,
Qui
semble me fixer depuis une fenêtre ;
Le temps a tant
passé, tel un flot continu,
Que je vois un autre, différent de
mon être.
Sans arrêt fuient
les ans entre nos gauches doigts,
Ce
temps impréhensible inspirant bien des stances ;
Puis
un jour se reflète un visage aux abois,
Plus
vieux et plus aigri par la terne existence.
Si
le monde d’antan, façonné d’illusions,
Qui
voyait l’avenir idyllique et grandiose,
Se
voyait tel qu’il est, vivant
sous perfusion
D’appétits
matériels, cette métamorphose
L’ébranlerait
aussi, autant que mon reflet !
Quel
est cet étranger, à la vie ineffable,
Porté
par le courant ? C’est un vrai camouflet
Pour
les futurs rêvés, un mal non absolvable !
Où est passé l’Espoir,
autrefois m'aveuglant,
Traçant
des horizons au-delà du possible ?
L’avenir
racorni offre un échec cinglant,
Laissant
place au réel des regrets indicibles.
vendredi 27 juin 2025
Élégies. Le Nobel de la Paix
Il faudrait, semble-t-il,
offrir au vieux bouffi
D’orgueil
et de bêtise, un prix fait sur mesure,
Le
Nobel de la Paix, sans que pour ce
défi
De
conclure un traité, nul succès ne l’augure.
Nous
sommes des milliards à l’invoquer sans fin :
C’est
un vœu pieux pour Miss, un discours sans mystère,
Un
cri d’espoir lancé, un
vieux rêve défunt,
Qu’on
marmonne en priant, en tout coin de la Terre.
Voici
un prix qu’on paie par de vastes efforts,
En
obtenant la fin d’un conflit qui fait rage ;
Qui protège le faible agressé par
le fort,
Qui
subit chaque jour les plus violents
outrages.
Il
ne suffira pas de quelque faux-semblant,
De
clamer qu’on voudrait, que ça paraît possible :
Ce
n’est pas un papier qu’on signerait en blanc,
Mais
il faut que l’action aille au cœur de la cible !
D’un
empire, on hérite, à l'instar d'un fruit mûr,
Sans
même mériter une telle fortune ;
Mais jamais un Nobel n'est acquis à coup sûr,
S’étant
montré brutal sans raison opportune.
jeudi 26 juin 2025
Élégies. Jouer avec nos vies
Faudrait-il qu’on se fie à
des joueurs d’échec,
Qui,
selon ce qu’on dit, ont quelques coups d’avance ?
Notre pauvre schéma ne vaut pas un
kopeck,
Car
un esprit retors reste sans concurrence.
Sur
l’échiquier, leurs fous sont assez
singuliers,
En prenant la forme d’une mortelle
ogive,
Qu’un
peuple embourgeoisé craint en particulier,
Qui
sitôt se défend, sans nulle initiative.
«Menace
nucléaire» est un message affreux
Qui
peut mener le monde à sa tragique perte ;
Il
s’imagine errant sous des cieux ténébreux,
Dans
de sèches vallées,
sans un brin d’herbe verte.
La
folie d’un pouvoir qui se croit un destin,
Qui
espère avaler une partie du monde,
Et
pense détenir un infaillible instinct,
Oublie
que de leur fin les exemples abondent.
Les
maîtres des échecs, plus loin que l’horizon,
Imaginent
des plans qui semblent imparables,
Mais,
regardant trop loin, sont pris de déraison,
Butant
sur un écueil amplement repérable.
jeudi 19 juin 2025
Élégies. Sous les habits d’un ange
Pauvre humain crédule se fiant aux
apparences,
Sous
les habits d’un ange, entrevois le démon !
Les
feux mourants du jour revêtent d’espérance
D'un l’écarlate éclat irriguant tous les monts.
Marmonne
dans ton col mille et un patenôtres,
En
te croyant plus saint grâce au signe de croix :
Défie-toi
des prêcheurs, ces faux nouveaux apôtres,
Dont
l’aura, peu à peu, à tout instant décroît.
Tous
ces bigots qu’on voit, recueillis à la messe,
Peignent
des miracles sans
pouvoir les tenir ;
D’un
éden retrouvé, ils nous font la promesse,
Mais
le jardin d’antan ne peut plus
advenir.
Il
est bien des démons qui habitent les âmes,
Dont
l’un est l’ambition, l’autre
l’avidité ;
Un
plus ample pouvoir exprime le sésame,
Des
anges aveuglés par la cupidité.
Les
croyants, les
athées sont
frappés par la peste,
Qui
naît de la verve de ces sournois tribuns,
Dont les
propos charment les âme qu’ils infestent :
Demain,
n’espérez pas qu’il pleuvra des talbins.
Élégies. Un pouvoir chancelant
Le pouvoir ébranlé s’accroche à sa
vision,
Aux
discours périmés, amplement rétrogrades ;
Tout le pays chancelle et, sans vraie
cohésion,
Son
guide semble issu de quelque mascarade.
Aussi,
durant la nuit, j’ai fait un songe
pur,
Où ce
guide tombait, sans que nul ne l’y
pousse,
Vers
un profond oubli, éternel antre obscur,
Où
règnent les Dives, se jetant à ses
trousses.
Il
est de vieux démons hantant notre psyché,
Agressant
la Raison et qui veulent la tordre ;
Leur
discours est troublant, propre à nous aguicher
Par
la juste cause
fondant un Nouvel Ordre.
On
a déjà donné : quelques mois et
Ciao !
Tout
se barre en factions qui sans fin se trucident
Et, du mieux supposé, surgit
un grand chaos,
Où
seuls les modérés sauront rester lucides.
Hélas,
ils sont bien peu ! S’il faut que les tyrans
Cessent
leurs exactions, apaisant leurs
disputes,
Les
opposants devront, sans discours délirants,
Trouver un trait d’union qui accorde leurs luttes.
lundi 16 juin 2025
Élégies. L’ange exterminateur
L’ange exterminateur croit pouvoir tout
régler
En
lançant sa furie comme un dieu de la Bible ;
L’irraison
n’en fait pas le pire des cinglés,
Cependant
sa raison poursuit un but horrible.
Sodome
et Gomorrhe sont bâties en carton,
Les
murs de Jéricho s’avérant bien trop minces,
Pour
contenir le feu de ce nouveau dragon,
Foudroyant
un empire en toutes ses provinces.
Mais
pourquoi tant de hargne à frapper en tous lieux,
Comme
le fit jadis le seul grand Alexandre ?
Se
croirait-il béni, inspiré par son dieu,
S’il
laisse des ruines et des contrées en cendres ?
A l'instar du Léthé, dispense-t-il l’oubli
Dans
des moments glorieux, pour éviter les
juges ?
Par
ces faits, il voudrait ressortir anobli,
Afin
que ses lauriers finalement nous grugent.
La
famine à Gaza, le risque d’un procès,
Et
comment arriva un terrifiant massacre ?
Il ne peut tout masquer derrière un grand succès,
Dont il est le héros par mille simulacres.
vendredi 13 juin 2025
Élégies. La fessée méritée
Lors des siècles passés,
on fessait les enfants
Qui
faisaient des bêtises et de fréquents caprices ;
Le
droit des temps présents, depuis peu les défend
Car
elles paraissaient trop proches d’un sévice.
Mais
il est des esprits rétifs à la raison,
Qui
tire trop souvent sur la corde robuste
Qu’à
force elle rompra, au bout d’une saison,
Nous
poussant à user de la sanction vétuste.
Lorsqu’on
a tout tenté, expliqué en détail,
Se
heurtant à un mur, on en perdrait patience ;
Le
job d’un éleveur qui guide son bétail,
Avec
certains enfants fait appel à la science.
Aux
USA, on voit l’ancien nouvel élu
Qui
ne respecte rien et joue avec les
flammes ;
Il
ne lit aucun code et agit en calu,
N’écoutant
nul conseil et encor moins les blâmes.
Des
juges, par bonheur, lui donnent souvent tort,
Lui
filant la fessée qu’on trouve justifiée ;
Il
pleure et se débat, crie et hurle à mort,
Ayant
pour un instant, les fesses tuméfiées.
jeudi 12 juin 2025
Élégies. Dis-moi quel est ton but !
Dis-moi quel est ton but, amoureux du chaos,
Toi
qu’on voit incendier sans raison des bagnoles :
De Dieu,
te voudrais-tu le tout nouveau fléau,
Qui pille sans chanter
l’air de la carmagnole ?
La
folie se répand dans les jeunes esprits,
Qui
agissent souvent tels de vrais sociopathes ;
Au
mal qu’ils font subir n’attachant aucun prix,
Ils
cassent, chouravent et puis se carapatent.
Ils
attaquent les flics, leur jetant des pavés,
Pour
mieux défier l’État
et pour cracher sur l’Ordre ;
Si
le pays n’est pas ce dont ils ont rêvé,
Est-ce
un motif fondé pour agresser et mordre ?
J’ai
été effaré quand sortit GTA,
Où
on marquait des points en commettant des crimes ;
Peut-on
être surpris si l’on restait
béats
Quand
un meurtre commis offrait
des points en prime ?
Les
films sont violents et nul ne se
repent
En
ôtant une vie si riche de promesses ;
Un
pernicieux serpent, dans les âmes
rampant,
Embrume
les esprits de volutes épaisses.
Élégies. Le pompier pyromane
Le pompier nous prévient que l’incendie
menace
Et
qu’il va ravager le pays en entier !
Il
voit une étincelle et sa folie tenace
Le
pousse à entreprendre un immense chantier.
Un
flambeau à la main, il trace un petit cercle,
Pour
brûler une zone où un feu peut surgir ;
Or
le feu s’élargit et il n’est de couvercle
Qui
pourrait l’étouffer : il se doit donc d’agir !
Il
refait un cercle d’ample
superficie,
Lequel
se propage, lorsque l’autre s’éteint ;
Il
devient le maître des pires idioties,
Réputé
en tous lieux comme roi des crétins.
«Je
vous avais bien dit que la menace est grande !»
Mais
l’aurait-elle été si rien n’eût
été fait ?
Le
remède à un mal se révèle une offrande
Dont
un pompier sensé discerne les effets.
En pompier pyromane, il souffle
sur les braises,
Car
son but était bien de propager les maux ;
Il
sait bien ce qu’il fait et ne va pas aux
fraises,
S’il
dit des étrangers qu’ils sont des animaux !
samedi 7 juin 2025
Élégies. Monarques de la Tech
Pourquoi donner le vote à la foule des gueux,
Qui
veulent une chose et puis tout son contraire ?
Ce
peuple versatile est très souvent fougueux,
Mais
par de creux discours se laissant trop distraire.
Les
monarques régnant sur Silicon
Valley
Voudraient
que les humains à jamais leur consentent
Un pouvoir sur le monde assez inégalé,
Pour
mieux nous ponctionner de façon indécente.
Si
nous sommes idiots, un peu incompétents,
Vaudrait-il
mieux se fier à ceux qui licencient
Huit
salariés sur dix, d’un seul coup en twittant,
Même
ceux qu’aujourd’hui vraiment ils apprécient ?
Monarques
de la Tech, leur pouvoir absolu
Que
soutient un colosse aux pieds hélas d’argile,
Est-il
tant solide pour gager leur salut,
Lors
d’un krach boursier, le rendant très fragile ?
Un
pouvoir absolu connaîtra nos secrets,
Que
nous livrons confiants sur ma vie et la
tienne ;
Ces
génies auront-ils toujours le même attrait,
Si,
pour une objection, au gnouf ils nous détiennent ?
Élégies. Banalité du Mal
Le Mal n’est pas banal : il vient
banalement,
Mettant sous ses souliers une épaisseur de
feutre.
Il naît par négligence et non fatalement,
Quand,
face aux changements, nous voulons rester neutres .
On
s’enivre de mots, puissance ou bien grandeur,
D’un
passé renaissant, de lendemains épiques,
D’un
pays retrouvant sa ranimée splendeur,
D’un
futur éternel, d’un destin utopique.
Ainsi,
sans le savoir, on entre dans la nuit,
Ne
voyant que l’éclat d’une dansante torche
Qui
teinte d’un faux or un beau palais qui luit ;
Mais
que d’horreurs sitôt qu’on a franchi son porche.
On
trahit la Raison que crame ce
flambeau,
Qui
aveugle, de plus, le leg
de la pensée,
Aux
sublimes écrits, désormais en lambeaux,
De
la philosophie faussée et offensée.
Les
peuples sont guidés par l’instinct animal,
Qui
fait aimer la force et l’éclat d’un empire
Véhiculant
l’enfer, dans
l’ivresse du Mal ;
On
marche, pas à pas, du meilleur vers le pire.
mardi 3 juin 2025
Élégies. Des propos incendiaires
Nous devons nous défier des propos
incendiaires
Que
tiennent des cinglés espérant embraser
Les
nations qui ont mis
l’arme à la
grenadière,
Qu’ils
veulent à jamais, sous leurs pieds, écraser.
Ce
sont des amoureux des pouvoirs les plus sombres,
Dont
les démocraties ont triomphé jadis ;
Les
cendres du tyran brûlaient dans les décombres,
En
laissant espérer un futur paradis.
L’Éden
est un enfer mou et abominable,
Dont
ils veulent briser lois et constitutions ;
Adeptes
des profits, des excès intenables,
Ils
pointent les acquis de la Révolution.
La
fragile opinion est un ballot de paille
Que
pourrait enflammer l’étincelle d’un mot :
Ces
gens, sur notre dos, aiment faire ripaille,
Venant
sans solutions et apportant des maux.
Voulant chasser nos lois et
leurs meilleurs principes,
Ils
rêvent de tirer
du chaos des
milliards,
En
opposant des blocs qui se tiennent en grippe,
S’affrontant
trop souvent sur des points vétillards.
lundi 2 juin 2025
Élégies. La source de la haine
Qui peut déterminer la source de la haine,
Qui
jaillit d’un seul coup, aveuglant
des esprits
Et
transformant le monde en nouvelle géhenne ?
Cet
incurable excès s’avère mal compris.
On
nourrit dans les cœurs un violent
ostracisme,
Né
de la religion ou la couleur de peau ;
Le
refus de l’autre, à l’instar du fascisme,
Qui
vient nous empêcher de trouver le repos.
Par
ce chancre absolu, la raison est rongée :
L’autre
est, «l’unique
objet de mon ressentiment !»
Et, ainsi, des âmes vers la nuit sont plongées,
Ressassant
la haine qui les rendra déments.
On
flingue son voisin ou on fauche une foule,
Au
nom de son rejet, se croyant en
mission ;
Qu’importe
la raison : il faut que le sang coule
Pour
assouvir ce mal sans nulle inhibition.
Vêtu
du noble habit d’une «juste»
cause,
Le
faux héros tuera, perçu en assassin,
Car
nul ne le verra, héroïque et grandiose,
Servant
un idéal sincère et presque saint !













