Avons-nous tant besoin quand fondent les banquises
De rêver d’un empire aujourd’hui disparu ?
Nous faut-il des contrées qu’on a jadis conquises
Dont le maigre profit semblerait incongru ?
L’opulence d’un temps nous apparaît exquise
Dans l’exotique azur où vole un jabiru ;
Il n’y a plus de duc de comte ou de marquise
Mais un morne pouvoir dont l’éclat a décru.
Le miroir déformant — miroir aux alouettes —
Est celui d’un passé qu’un âne a réécrit
Faisant prendre pour vrai ce que son cœur souhaite.
Dans son palais glacé il peut pousser des cris
Car l’ombre du rêve fige sa silhouette :
Dans la raspoutitsa le voici circonscrit.
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