Si seulement j’allais par les rues du présent
En y trouvant l’éclat des choses envolées
Mais jamais je ne goûte à un instant plaisant
Mon âme demeure sans cesse inconsolée
Il n’est pire douleur qu’une douleur sans nom
Et je ne sais quel manque en tyran me tenaille
Non loin d’Agrigente le temple de Junon
Proclame de l’orgueil la vaine bataille
À trop vouloir on perd les plus simples saveurs
Le pain avec du beurre ou la crêpe encor chaude
Vers le lointain passé on se tourne rêveur
Jadis y fabrique des souvenirs en fraude
On emplit la maison de choses sans valeur
Y cherchant le plaisir des babioles nouvelles
Redoutons cependant l’absence de malheur
Et de mélancolie stimulant nos cervelles
Car si l’on avait tout et donc plus nul désir
La vie serait soudain insipide et facile
Le ferment de l’espoir provient du déplaisir
Non de la vacuité qui élit domicile
Dans l’esprit des navrés déjà tout possédant
Et qui n’attendent rien sinon la plénitude
Un bonheur est plus plein plus vaste et obsédant
Si de l’espoir on fait la fructueuse étude
Non loin d'Agrigente le temple de Junon © Mapomme
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