samedi 11 mars 2017

Les trente calamiteuses. Les oies dormaient

Les oies dormaient à l’ombre des orangers
Repues d’avoir trop bien mangé
Sans pressentir le grand danger
Des temps qui avaient tant changé

L’horizon charriait un ciel de plomb   
Masquant déjà les soleils blonds
On s’enivrait de bals et de flonflons
Mais aussi du vin de houblon

Aucun empire n’est durable
La paix est un château de sable
On n’écoute plus à l’école
Dormaient les oies du Capitole
Dans l’optimisme lamentable
Se nourrissant d’illusions folles

Les oies dormaient sans rien redouter
Sans vouloir le sage écouter
Chacun voulait encor goûter
Les plaisirs doux et veloutés

Le Progrès nous montre un seul visage
Celui du rêve et des mirages
Pour endormir les enfants sages
Mais il peut porter le carnage

Repues d’avoir trop bien mangé
Sans pressentir le grand danger
Dormaient les oies du Capitole
Étaient finies les années folles
Et les temps allaient bien changer
Brisées sont les fausses idoles

Finis les chants des farandoles
Dissipés les plaisirs frivoles
 Les oies dormaient © Mapomme
d'après Sand73



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