1 I’m free
J’ai quitté leur maison choisissant mon chemin
Et je vibre de joie d’aller seul enfin libre
Vivre ma vie c’est ça Un nouvel équilibre
Sans les liens du passé ni la peur de demain
Voyez je vole libre et je côtoie l’azur
Tel un bourdon d’été naviguant d’un vol ivre
Sans ordre à recevoir mon être se sent vivre
Sans mendier l’illusion d’un avenir bien sûr
Jusqu’ici j’ai subi d’un fleuve le cours lent
Or je veux affronter les vagues et l’écume
Sur l’abysse marine bourlinguer en tremblant
C’est un parfum de mort que chaque marin hume
Pour percevoir la vie dans ses veines coulant
Comme l’ange ressent le gouffre sous sa plume
2 Le prêtre pur
Le temps est maraudeur car il nous fait les poches
En douce chapardant les souvenirs plaisants
Pour dérober l’image encor vive d’un proche
Nous laissant dédaigneux la monnaie du présent
J’ai horreur d’avancer sans grandes espérances
Sitôt que l’on foule le monde ténébreux
Des terres nouvelles chaque jour n’est qu’errance
Où croissent les chagrins sur un sentier scabreux
Les aubes s’embrument de pensées nostalgiques
Et l’on voudrait souvent marcher à reculons
En défiant le bon sens l’ordre chronologique
Et retrouver le temps où un simple ballon
Valait mille gadgets des temps technologiques
Remplaçant nos plumes par des ailes de plomb
3 Les deux visages de Janus
Je suis Janus le dieu du passage et des portes
Représenté bifrons car je vois le passé
Mais aussi le futur et les destins tracés
Je suis maître du temps et des époques mortes
Je ne peux réprimer les soupirs sur la perte
D’un temps qui a coulé en sable entre mes doigts
Et si l’aube nouvelle excita l’autre moi
J’y vois aussi la mort et des landes désertes
Mon dualisme a fait que figé je demeure
Célébrant l’an nouveau et son progrès promis
Mais pleurant l’an passé et les choses qui meurent
Car le temps arrache les parents les amis
Et tout futur meilleur qu’on agite est un leurre
Je voudrais pourtant voir germiner ses semis
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