mercredi 29 mars 2017

Stances. Saoirse

Liée fut Saoirse à un despote âgé
Recluse en son château privée de promenades
Dans les bois alentours sans pouvoir partager   
Des rêves d’avenir dessous les colonnades
Des secrets chênes verts aux arcs ombragés
Saoirse rêvait de douces sérénades

Par malheur je l’ai vue à sa tour soupirant 
On ne sait comment nait cette fièvre en son être
C’est un mal fulgurant atroce et attirant
Car on voudrait la voir le soir à sa fenêtre
Demeurant silencieux dans l’ombre délirant 
Obscur devient le jour On n’y veut plus paraître  

Mais le despote a su quel mal me torturait
Pourquoi j’étais fantôme allant parmi la foule
Livide et maladif et certains m’assuraient
Que je montrais l’aspect effrayant d’une goule
On me saisit guettant à l’abri d’un muret
Lié pour m’emmener couvert d’une cagoule

Je fus attaché nu sur un cheval ardent
Non dressé m’emportant vers les forêts sauvages
Domaine des loups gris féroces et mordants
Du royaume d’Hadès j’abordais le rivage
Pour gagner Saoirse d’un espoir sourdant
Nombre ont voulu briser les chaînes du servage

Saoirse est cloîtrée par tous les vieux tyrans
Pour enfin s’envoler avec un soupirant
 Jeune femme en toilette de bal © Berthe Morisot


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